Histoire de la ville
Origine de la ville
De simple gué sur la Sarthe à l’époque gallo-romaine, Alençon apparaît comme "bourg fortifié" au début du XIe siècle avant d’être érigée en duché deux siècles plus tard.
Au XVe, la ville doit beaucoup à l’action, à la fois politique et spirituelle de Marguerite de Lorraine, veuve du duc d’Alençon.
Alençon, domaine royal
Au XVIe siècle, la ville est rattachée au domaine royal, après la mort de Marguerite de France (1492-1549) plus connue sous le nom de Marguerite de Navarre. Sœur de François 1er, elle épouse le duc Charles IV en 1509. Elle s’installe alors dans le château d’Alençon avec son mari et sa belle-mère, Marguerite de Lorraine. La duchesse tient alors à Alençon une cour exceptionnelle où brillent les plus grands esprits du moment.
Alençon et la réforme
Première ville acquise aux idées calvinistes, Alençon devient rapidement un foyer de la Réforme. Les protestants s’emparent de la ville, saccagent les églises et interdisent le culte catholique.
Les Alençonnais réformés fuient, et immigrent vers l’Angleterre, les Pays-Bas ou les îles Anglo-Normandes.
Un savoir-faire naissant : la manufacture de dentelle
En 1665, Colbert fonde les Manufactures royales de dentelle dont celle du très célèbre Point d’Alençon, créé à partir du Point de Venise. Alençon employa, à l’apogée de son art, plus de huit mille dentellières.
Une ville en perpétuelle évolution
Au XVIIIe siècle, la ville se développe et assiste à la naissance d’un nouveau quartier dont l’hôtel de ville est le symbole. À la Révolution, Alençon connaît des mouvements populaires et quelques troubles religieux en 1792.
En 1811, Alençon reçoit Napoléon 1er. Le souverain décide la construction du palais de justice, inauguré en 1827.
Au cours du XIXe siècle, la ville est en plein essor industriel, l’imprimerie y est florissante. Elle sera d’ailleurs à l’origine d’un procès retentissant. Auguste Poulet-Malassis, éditeur et ami de Charles Baudelaire, est issu d’une lignée d’imprimeurs alençonnais. En 1857, il édite les Fleurs du Mal. Condamnés chacun à une amende pour outrage aux bonnes mœurs et immoralité, auteur et éditeur doivent supprimer six pièces du recueil. Balzac se servira également de son séjour à Alençon pour écrire deux romans : "La vieille fille" en 1837 et "Le cabinet des Antiques" en 1838.
En 1873, Thérèse Martin naît à Alençon. Elle deviendra sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, plus connue sous le nom de sainte Thérèse de Lisieux.
Au XXe siècle, Alençon poursuit son essor industriel et devient un des bastions de Moulinex, dont l’usine alençonnaise est créée en 1937 par Jean Mantelet, inventeur du "Moulin-Légumes".
La libération d’Alençon
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Alençon subit l’occupation allemande. Le 12 août 1944, la libération de la ville par la 2e Division Blindée du général Leclerc est l’un des épisodes de la bataille de la poche de Falaise-Mortain, contre-offensive allemande au débarquement allié de juin 1944.
Alençon, aujourd’hui : une ville qui vit en rythme avec son époque
Aujourd’hui, préfecture de l’Orne, en région Basse-Normandie, Alençon compte plus de 30 000 habitants et constitue la ville centre de la Communauté urbaine d’Alençon, comprenant 52 000 habitants. Epargnée par les bombardements de 1944, Alençon est une ville à taille humaine et au cadre de vie privilégié. La dentelle au Point d’Alençon, désormais symbole d’excellence et d’image, guide Alençon dans la définition de son avenir : le pôle de plasturgie, les infrastructures haut débit, la préservation du patrimoine et de l’environnement.
English
> History
Origins of the city
From being a simple ford across the River Sarthe in the Gallo-Roman period, Alençon rose to be a “fortified market town” in the early 11th century, before acquiring the status of a duchy two centuries later. In the 15th century, the town owed a great deal to the political and spiritual initiatives of Margaret of Lorraine, the widow of the Duke of Alençon.
Alençon, a royal domain
In the 16th century, the town became part of a royal domain, after the death of Margaret of Valois (1492-1549), better known as Queen Margot. She was the sister of Francis I, and married Duke Charles IV in 1509. She then lived in the Château of Alençon with her husband and mother-in-law, Margaret of Lorraine. The duchess created an exceptional court in Alençon, where the finest minds of the moment displayed their talents.
Alençon and the Reformation
Alençon was the first town to be won over to Calvinist ideas, and quickly became a centre of the Reformation in France. The Protestants seized the town, pillaged the churches and outlawed Catholic worship. The Alençon Protestants later fled, and emigrated to England, Holland and the Channel Islands.
The beginnings of a skilled craft: lacemaking
In 1665, Colbert founded the Royal Lace Manufactories, where the famous Point d’Alençon lace was made, based on Point de Venise lace. At the industry’s height, Alençon employed over eight thousand lacemakers.
A city in constant development
In the 18th century, the city grew and saw the birth of a new district with the Town Hall as its symbol. During the French Revolution, Alençon was the scene of popular movements and religious discord in 1792.
In 1811, Alençon welcomed Napoleon Bonaparte. The emperor decided to build a law court, which was inaugurated in 1827.
During the 19th century, the city’s industry boomed, and the printing trade thrived. It was to be the origin of a famous trial. Auguste Poulet-Malassis, the publisher and friend of Charles Baudelaire, came from a long line of Alençon printers. In 1857, he published Baudelaire’s Les Fleurs du Mal. The publisher and author were both fined for “insult to public decency” and ordered to remove six poems from the book. During his stay in Alençon, Balzac also wrote two novels here: La Vieille Fille in 1837 and Le Cabinet des Antiques in 1838.
In 1873, Thérèse Martin was born in Alençon. She became Saint Thérèse of the Child Jesus, better known as Saint Thérèse of Lisieux.
In the 20th century, Alençon continued its industrial development and became one of the bastions of Moulinex. In 1937 a plant was opened in Alençon by Jean Mantelet, the inventor of the “Vegetable Mill".
The liberation of Alençon
During the Second World War, Alençon was occupied by the Germans. On 12 August 1944, the city was liberated by General Leclerc’s 2nd Armoured Division during the Battle of the Falaise Pocket, a German counter-offensive following the Normandy landings in June 1944.
Alençon, today: a city keeping pace with its times
Today, Alençon is the prefecture of Orne, in the Lower Normandy region. It has over 30,000 inhabitants and is the central town in the Alençon Urban Community, with its 52,000 inhabitants. The city was spared bombing in 1944, and today is a city on a human scale with a unique way of life. Point d’Alençon lace, a symbol of excellence, acts as a guide to Alençon in defining its future, with the plastics processes hub, broadband infrastructures and the preservation of our heritage and environment.